C'est en août 2018 qu'un ami me fait découvrir une astuce pour faire de la macro sans s'acheter un objectif spécialisé.
Ha oui?
Il me dit qu'il s'agit simplement de retourner son objectif.
...
Simple, non?
Etape 1: La Genèse
Par chance, mon nouvel appareil photo acquis cette même année accepte de prendre des photographies même quand l'objectif n'est pas rattaché, exploit que l'ancien refusait obstinément de réaliser. J'avoue, si on m'arrachait la main et qu'on me la mettait juste à quelques centimètres de mon poignet, un crayon entre les doigts, je ne suis pas certaine qu'elle arriverait à tirer quelques traits, quoique mon cerveau puisse envoyer comme signaux électriques. C'est quand même magique, la technologie.
Bref l'appareil photo n'est pas un corps vivant, on peut lui faire ce qu'on ne peut pas faire (normalement) chez un être vivant, ça me va très bien, vu que grâce à cette technique, je sens qu'une nouvelle cour de récréation s'ouvre à moi.
Parce que je suis fascinée par la macrophotographie. C'est comme découvrir le monde à travers un microscope ; ce qui n'est pas visible à notre oeil d'humain existe néanmoins, de nouvelles formes et couleurs apparaissent, le vivant devient encore plus complexe, bariolé, imaginatif et infini de découvertes.
Etape 2: La mise en place
Bon, c'est simple à mettre en place, néanmoins pour pondre une image à peu près lisible, c'est un peu plus costaud.
Ce que j'aime justement dans la macro c'est cette plage de netteté quasiment inexistante, qui nimbe la réalité d'un flou romantique et secret, comme si l'objet, l'animal ou la plante soumis à ce nouvel examen qui met sa nature complètement à nu, pour se venger, décide de nous en offrir qu'une petite parcelle nette. D'accord tu me veux dans les moindre détails, ok, tu m'auscultes jusqu'à mon épiderme le plus profond, mais en échange, là sur la pupille de ton appareil, je ne me donne pas en entier.
D'accord, marché conclu. Moi ça me va. La poésie, le flou et le secret.
Mais avouons le, même si j'aime ça, avec cette technique, tout ce que j'arrive à faire en général, c'est un flou abstrait même pas graphique, un tremblotement de couleur pas même bon pour une peinture impressionniste, un embrouillamini inextricable de textures qui ne ressemble à pas grand chose. C'est flou et peut être secret, mais en aucun cas poétique.
Etape 3: Place à l'action
Néanmoins, après moult essais, on arrive quand même à quelque chose. Certes, ce n'est pas de la macro parfaite, l'illusion peut vite voler en éclat, quand on se rapproche, qu'on y regarde de près, mais ça m'amuse, j'aime bien, je suis plutôt contente et mon objectif n'est pas de courir les festival. Désormais la moindre touffe d'herbe est une fascination, j'attends avec impatience la pluie et le gel (que j'attends souvent avec impatience d'ailleurs, macro ou pas macro, dans ces étés torrides et ces hivers trop chauds) pour varier les tableaux. Là, à genoux , accroupie ou allongée dans le jardin de mes parents (je ne suis pas suffisamment extravertie pour oser le faire en pleine rue, même si ça me démange parfois) je déclenche.
En macro, la nature devient encore plus géniale.
Petit extrait de la première moisson d'Août 2018.
-Conclusion
Depuis 2018, j'ai continué à en faire beaucoup (mais alors vraiment...... beaucoup.) J'ai trouvé une nouvelle toute petite astuce pour agrandir la plage de netteté et prendre les fleurs et autres specimens vivants sans avoir la lentille quasiment collé sur l'objet de ma fascination soudaine. Le vent est mon ennemi, ce n'est pas évident de réduire le flou de bougé et la zone de netteté s'éclipse très rapidement ; souvent je manque un peu de lumière (mais ça encore, ça va, c'est moins pire que le vent) et j'ai découvert qu'en macrophotographie, les escargots, eh bah, c'est super rapide.
La macro tue un peu mon ennui. Elle m'émerveille. j'oublie un peu, là entre les parfums des fleurs et l'intimité des pétales. Je m'en vais chercher un brin de réconfort dans ces tableaux abstraits que, parfois, j'arrive à isoler. Je n'ose pas imaginer si j'avais un véritable objectif macro en main. Je ne m'arrêterai plus, si?
Entre temps il y a eu aussi des escargots (surtout leur spirale) des araignées ( et ça, c'est franchement très nouveau, parce que j'en suis phobique) des mouches (d'accord, une seule, mais elle est vraiment nette et j'en suis très fière) et autres (coccinelle, sauterelle....) En toute saison la macro se régale.
Et moi avec.
Merci Marine !
tu ne veux pas éditer un beau livre, qu'on pourrait feuilleter chez soi ?