C'est dans cette année chamboulée par la pandémie que j'ai tenté de reprendre un peu mes esprits dans un de mes massifs préférés de France, Le Vercors.
Bivouaquer avec le Mont Aiguille en ligne de mire, sur les crêtes qui l'entourent, avait longtemps été un rêve.
Cette sortie bivouac était également l'occasion de tester mon nouveau sac-à-dos spécial trek, et autant vous dire que les larges ceintures au niveau des côtes me les ont laminées comme un bon couteau. J'ai fini en sang et par marcher la ceinture ventrale défaite. Dur dur la reprise sur les sentiers!
Allez c'est parti, les crêtes du Grand Veymont nous attendent!
-Matin-
La montée est raide, il fait déjà chaud malgré l'heure plutôt matinale . Les lignes des montagnes se dessinent élégamment dans le ciel d'été, découpages délicats de cimes aux bleus délavés.
Mes jambes peinent à trouver leur rythme après l'arrêt brutal de la marche dû à la pandémie, mais c'est avec joie que je retrouve la montagne et son effort physique.
Les bouquetins nous attendent dans les rochers pour nous saluer (en fait ils n'en n'ont rien à faire de nous) Princes de la montagnes à l'équilibre vaillant. Je n'ai pas le leur.
-L'arrivée au bivouac-
Vers 16h30, 17h00 nous arrivons sur les lieux du bivouac. Le paysage est doux, large et généreux. Nous posons nos sacs à dos dans une déclivité herbeuse où nous monterons la tente et, le dos soudain plus léger, nous trouvons l'énergie pour cabrioler dans notre chambre à ciel ouvert. Le contraste est beau entre le vert lumineux des pâturages et le bleu du ciel, rehaussé parfois de bande de terre rouge orangée. A terre nous tombons sur des vesses de loup, des joubarbes, des edelweiss et d'autres merveilles aux noms inconnus. Malgré la sécheresse je suis rassurée de voir que les terres ici semblent encore fertiles et sont capable de faire éclore nombre de trésors.
L'embrasement final
... ou comment bien terminé sa journée en beauté.
Le bivouac permet d'être aux premières loges pour le coucher et le lever du soleil. Dans un superbe panorama, nous laissons notre regard aller et venir sur les courbes caressées par le soleil déclinant, empreint de félicité après cette chaude journée. La tente est montée, les vêtements chauds enfilés, et nous grimpons pour rejoindre les autres bivouaqueurs pour ne rien rater du spectacle.
Le monde est englouti dans le bleu de la nuit, les paysages s'endorment petit à petit .
C'est notre tour de rejoindre le duvet et de se reposer un peu (parce qu'on ne s'était pas suffisamment reposés à regarder le coucher du soleil....) , sans le savoir une (très) rude journée m'attend demain....